Néjib Gasmi (association Help Imrane): « Imrane nous a fait découvrir un état sanitaire très déplorable en Tunisie »

6 octobre 2014

Néjib Gasmi (association Help Imrane): « Imrane nous a fait découvrir un état sanitaire très déplorable en Tunisie »

Une bonne nouvelle. Le petit Imrane, atteint d’un neuroblastome surrénalien, un cancer qui touche les enfants de moins de 6 ans, dont la maladie est devenue une affaire publique, est sur la bonne voie pour vaincre sa maladie.

Nejib Gasmi, Président de l'association Help Imrane
Nejib Gasmi, président de l’association Help Imrane. Photo/ Cheker berhima

Pour avoir une idée sur la situation d’Imrane, j’ai rencontré M. Néjib Gasmi, Président de l’association Help Imrane, créée le 6 avril dernier et qui a été rappelons-le, d’une grande utilité pour sauver la vie de ce petit et aider sa famille à assurer ses soins en France :

Quel est l’état de santé d’Imrane et comment a évolué sa situation ?

Néjib Gasmi : Imrane a subi une autogreffe à Paris et a suivi une radiothérapie qui s’est terminée la semaine dernière. Ce qui a permis d’éliminer les dernières cellules cancéreuses de son petit corps. D’après les médecins, il n’y a plus de cellules malades.

Aujourd’hui, l’état de santé d’Imrane est bon. Il est sous traitement pour une période de six mois. Il y aura, par la suite, un suivi d’une durée de cinq ans pour éviter toute éventualité d’une rechute. Actuellement, on peut dire qu’il est entre les mains du bon Dieu, et qu’il est sur la bonne voie de la guérison.

Je tiens à cette occasion à souligner le travail remarquable des médecins tunisiens et étrangers qui ont assuré tout au long de cette période une grande performance.

Il semble que les donateurs ont bizarrement été en majorité des étrangers qui se sont mobilisés pour sauver la vie de ce petit tunisien?

Jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’on a collecté 138 mille euros (quelque 300 mille dinars). Ce qui nous a permis de vraiment couvrir l’ensemble des soins.

Imrane
Le petit Imrane va bien. Il n’y a plus de cellules malades. Photo/page facebook de l’association

Oui, on a collecté une petite partie en Tunisie et le reste est venu de donateurs français ou étrangers. On a collecté 38 mille euros en Tunisie et tout le reste est venu de la France et de l’étranger. En Tunisie, les choses sont compliquées. Il faut une association pour collecter les dons et sa création est compliquée.

D’un autre côté, les gens n’ont pas trop confiance en ce genre d’actions et certains n’ont même pas cette culture du don. En France, en une semaine on a créé l’association, le statut, le compte bancaire a été ouvert. Après, on a commencé nos manifestations et on n’a eu que des soutiens. Par contre, en Tunisie c’est toujours compliqué.

Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?

Imrane nous a fait découvrir un état sanitaire très déplorable en Tunisie. Comment peut-on imaginer qu’on utilise ‘’un rideau de douche’’ pour séparer deux lits de malades cancéreux. Le gamin qui a un cancer, s’il ne fait pas sa douche correctement comment il va faire sa chimio ? Comment il va être soigné ?

Nos malades ont besoin d’un traitement adéquat, d’une hygiène, de respect et d’un service de qualité.L’état déplorable des hôpitaux tunisiens est scandaleux. Néanmoins, cette expérience nous a montré que nous avons malgré tout de bons médecins. Ils sont tous biens formés mais ce qui les handicape, ce sont les moyens et surtout la volonté politique.

Pour finir, je dois féliciter et remercier tous ces gens qui ont aidé Imrane, qui ont répondu à l’appel et ont fait preuve d’une mobilisation remarquable. Je dis bravo à eux.

 (Propos recueillis par Cheker Berhima) 

Étiquettes
Partagez

Commentaires